Rivière-Ouelle

Sara Bourdeau * Philippe Grégoire

24 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Natacha Dufaux

Le 19 octobre 2022

Sara Bourdeau délaisse son chien Boucane quelques instants pour inviter son réalisateur préféré, Philippe Grégoire, dans un autre de ses road trips. Destination : les incontournables de sa Rivière-Ouelle à elle, son milieu de vie et de travail. Cette lettre d’amour adressée au territoire provoque un émerveillement partagé et une discussion qui aborde la fragilité du patrimoine, Bertolucci vs Kiarostami, les pièges du montage, la fertilité des temps morts et les pressions du métier. En s’acharnant à tourner ce qui leur remue le cœur, ces cinéastes de l’ici mettent en images, parfois envers et contre tout, les lieux de leur vie avant qu’il ne soit trop tard. La rencontre de deux cinéastes qui ont vraiment le feu sacré.

Sara Bourdeau

Sara Bourdeau a fait de Rivière-Ouelle le lieu de son exploration cinématographique et identitaire. Après un certificat en Études québécoises, un passage en horticulture et une foule de voyages, elle donne enfin vie à sa passion de toujours et obtient un baccalauréat en Cinéma de l’Université Concordia. Cumulant six courts métrages, elle a aussi lancé en 2020 Boucane Films, sa propre boîte de production fièrement nommée en l’honneur de son vaillant pitou. Plus récemment, Sara a planché sur son premier long métrage, Parmi les étoiles, une œuvre tournée dans son Kamouraska local qui fera son entrée en salles en 2023. Ancrant intimement son travail au territoire, Sara met le personnel sous la loupe pour lui conférer une portée universelle.

Philippe Grégoire

Philippe Grégoire jongle avec aisance entre les styles et s’amuse à brouiller les pistes du vrai et du faux. Fort d’un parcours universitaire en cinéma et en communication à l’Université de Montréal, à l’Université du Québec à Montréal et à l’INIS, il a déjà sous la cravate trois courts métrages primés et un long métrage qui a fait couler beaucoup d’encre. Natif de Napierville, il travaille plus jeune comme agent douanier pour payer ses études. Cet emploi à temps partiel qu’il déteste à temps plein deviendra la prémisse de son premier film d’autofiction, Le bruit des moteurs. Cette œuvre à la fois intime et décalée qui juxtapose avec inventivité les genres et les rythmes fait état d’une vision unique. En utilisant son expérience singulière comme tremplin vers une audace bien venue, Philippe fait souffler une vague de fraîcheur sur le paysage cinématographique québécois.

Saint-Alexandre de Kamouraska

Nicolas Paquet * Nadine Beaudet

24 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Natacha Dufaux

Le 6 novembre 2022

Nicolas Paquet invite Nadine Beaudet à se promener sur son 7e rang à Saint-Alexandre-de-Kamouraska pour discuter des circonstances qui les ont mené·es à faire du cinéma et qui les ont poussé·es à avoir envie de raconter la ruralité. Se vouant une admiration sincère, le duo discute de la mutation des paysages du Bas et de la Côte-Nord, du point de vue très personnel de leurs documentaires, d’hyperlocalité, d’éthique et de l’impact des mono-industries sur nos régions. C’est par le cinéma que Nicolas et Nadine nous racontent le territoire et entrent en réel dialogue avec leurs milieux. Ils tendent l’oreille et un miroir vers les espaces qui continuent de les émerveiller et de façonner leur identité.

Nicolas Paquet

Documentariste indépendant, philosophe de formation, co-fondateur de la maison de production franC doc et penseur engagé — Nicolas Paquet enfile plusieurs chapeaux pour donner voix à ses réflexions sur la ruralité. Ses films sont le fruit d’une recherche de sincérité qui le pousse à mettre en images certaines des questions clés de notre ère. Par le biais de ses œuvres, on se penche ensemble sur les notions de communauté, de territoire, de perte et d’injustice. Ayant participé depuis 2011 à une dizaine de projets documentaires, il réalise entre autres le court métrage Ceux comme la terre et les longs métrages Chef.fe.s de brousse et L’acte de beauté, tous présentés dans de nombreux festivals nationaux et internationaux. Bien ancré à son milieu de vie et de travail dans le village de Saint-Alexandre-de-Kamouraska, Nicolas construit un espace de parole pour celles et ceux qui résistent aux pièges de notre quotidien pour mieux repenser nos demains.

Nadine Beaudet

Née à Pointe-aux-Outardes, en bordure du fleuve sur la Côte-Nord, Nadine Beaudet voue une fascination sans bornes aux régions et aux communautés qui les habitent. Avec ses documentaires, elle explore l’appartenance, l’identité et l’imaginaire pour nous offrir une plongée intime au cœur des rapports qu’entretiennent les gens avec leurs univers, qu’ils soient réels ou rêvés. Ses films, dont Le cosaque et la gitane, Le chant des étoiles, La maison des syriens et le plus récent La fille du cratère qui témoigne de l’influence de Yolande Simard sur la vie et l’œuvre de Pierre Perrault, marquent les esprits et remportent de nombreux prix. Avec sa maison de production, basée à Grondines, Les vues du fleuve, Nadine contribue à brosser avec sensibilité le portrait des paysages physiques et humains du territoire.

Rivière-du-Loup

Benoit Ouellet * Annie Saint-Pierre

24 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Natacha Dufaux

Le 23 décembre 2022

Benoit Ouellet invite Annie Saint-Pierre à jaser de leur parcours de cinéma et de vie à bord de son bolide du futur qui devait les mener à la captation de l’univers sonique des éoliennes. Lié par un sens de l’absurde aiguisé, un amour du territoire et une curiosité sans bornes, le duo explore son rapport à la création et à l’ambition. Après un détour par Montréal, lui est revenu dans son coin de pays et elle est restée dans la métropole. Leurs situations géographiques diffèrent, mais leur Bas-du-Fleuve natal continue encore et toujours de colorer leurs imaginaires. Comme dans la vie, leur chemin bifurquera au gré des belles bourrasques et de la tempête pour faire place à un moment de vérité, à une discussion qui coule au rythme de l’instant présent. Une histoire de courage, de devoir de mémoire, de succès et de premières fois qui arrivent parfois sur le tard, mais toujours au bon moment.

Benoit Ouellet

Prolifique cinéaste Louperivois, Benoit Ouellet cumule les talents et les projets en tant que scénariste, réalisateur, monteur et musicien pour le cinéma et la télé. Sans compter qu’il est aussi le fondateur de l’agence créative Fanfare et enseignant à l’École des métiers du cinéma et de la vidéo du Cégep de Rivière-du-Loup. Après un détour par la grande ville et un bac en Cinéma de l’Université du Québec à Montréal, Benoit revient dans son Bas natal pour mettre en images et en musiques la magie de son coin de pays. Mené par une force créative décloisonnée, il a donné vie à une foule de films inspirés, dont Les mensualités, un premier projet-série empreint d’urgence qui poussé à tourner un court métrage par mois pendant un an, et Les parenthèses qui a fait son chemin jusqu’au Festival de Cannes. Benoit Ouellet est ce qu’on pourrait appeler un homme-orchestre. En continuant d’honorer cette fougue qui l’anime, il insuffle une bonne dose d’audace au cinéma d’ici et à sa communauté.

Annie Saint-Pierre

De son Saint-Pascal-de-Kamouraska natal, Annie Saint-Pierre tire une inspiration qui semble inépuisable. Bien qu’elle ait quasiment fait le tour du monde avec son cinéma, c’est encore vers notre fleuve que pointe son univers créatif. Laissant d’abord sa trace comme documentariste entre autres avec les films Migrations amoureuses et Fermières. Elle impressionne ensuite les publics d’ici et d’ailleurs avec des œuvres de fiction aussi intimistes qu’universelles, dont le primé Les grandes claques. Ce court métrage de fiction fait du bruit aux quatre coins de la planète et lui pave la voie jusqu’à Sundance et les Oscars. Défenderesse du cinéma indépendant, Annie prête aussi ses talents de productrice, d’agente de casting, de directrice photo et même d’actrice aux films de cinéastes de renom comme Matthew Rankin, Denis Côté et Monia Chokri. Son œuvre ponctuée des grandes et petites histoires qui peuplent nos vies nous prouve qu’en plongeant profondément en soi, on peut transcender les frontières.

Matane

Boris Firquet * Robert Morin

24 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Natacha Dufaux

Le 13 Février 2023

Boris Firquet invite Robert Morin à venir jaser d’images, de hasard, de l’implacabilité du temps, d’intelligence artificielle et de la cour à scrap comme métaphore. En chemin vers son point de vue préféré à Saint-Léandre près de la Matane qui l’a vu grandir, Boris rencontre avec fébrilité pour la première fois celui qui lui a donné le goût de faire des images à sa manière. Robert se prête avec ouverture au jeu des présentations dans cette région qu’il prend plaisir à visiter. Se découvrant tous plein de points en communs, ils réfléchissent ensemble à l’acte de guérilla que peut être le cinéma et aux moyens par lesquels ils brouillent la limite du beau et du laid, du noble et du sale. Une rencontre baignée de bienveillance sous le signe de la dissidence, des petits silences et des gros rires complices.

Boris Firquet

Boris Firquet est un imagier, un vidéaste, un artiste médiatique expérimental, un caméraman, un monteur, un designer de scénographies vidéo interactives, et un des premiers VJ du Québec. Bref, Boris est une bibitte à images généralement en avance sur son temps. Bien attaché à son Bas-du-Fleuve, il a toutefois voyagé à travers le monde, surtout dans le cadre de son travail de concepteur vidéo pour la compagnie Ex Machina de Robert Lepage. En 1997, il fonde Eltractor, un collectif d’improvisation audiovisuelle qui roule toujours sa bosse. Figure éclectique et éclatée du monde de la vidéo québécoise, on peut dire que le jupon punk de Boris dépasse. Il nous bombarde de scènes en bataille, superpose les médiums et passe gaiement les images dans le tordeur pour contrebalancer la politesse aseptisée qui semble se faufiler de plus en plus dans notre paysage audiovisuel. Ce pirate de la vidéo alimente à grand coup d’innovation et de savoir-faire le moteur d’une diversité créative bien de chez nous.

Robert Morin

Monstre sacré du cinéma expérimental québécois avec un penchant avoué pour la monstruosité, Robert Morin s’est bâti une riche filmographie à contre-courant des institutions et dans le refus du compromis. Son parcours cumule pas moins d’une trentaine d’œuvres, dont plusieurs primées ici et à l’étranger. Véritable précurseur de la production indépendante, il fonde en 1977 la Coop Vidéo de Montréal pour donner aux cinéastes champ-gauche un accès à des moyens de production. À cheval entre le documentaire et la fiction, ses films explorent les racoins insolites du territoire et de la société, et prêtent une voix aux figures marginales pour mieux toucher à la vérité de la condition humaine. Yes sir! Madame…, Quiconque meurt, meurt à douleur, Requiem pour un beau sans-cœur, Petit Pow! Pow! Noël, Le Problème d’infiltration : Robert a donné au cinéma d’ici des films incontournables qui ont influencé toute une génération. Aussi photographe à ses heures, il continue encore et toujours de poser un regard percutant, lucide et engagé sur le monde qui l’entoure. Un cinéaste de pulsions qui fait battre son œuvre au rythme des sujets qui nous tenaillent –  même ceux qu’on préfère généralement ne pas affronter de face.

Saint-Antoine-de-la-Richelieu

Brigitte Lacasse * Paule Baillargeon

24 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Guillaume Monette

Le 29 mars 2023

Brigitte Lacasse aurait aimé inviter Paule Baillargeon chez elle près du fleuve pour la baigner d’air salin et de ciels majestueux. Mais comme elle l’expliquerait elle-même sans faux-fuyants, Paule est malade. C’est donc en train que Brigitte la rejoint dans son fécond cocon de création pour jaser de multidisciplinarité, de féminisme, de changements de cap, de déceptions et du fameux bonheur. L’heure est aux bilans, et sans censure, ces femmes révoltées dessinent les contours de leurs parcours fougueux qui ont su rallier l’intime au politique. Une rencontre empreinte de chaleur qui prouve que comme au cinéma, c’est souvent au carrefour de l’ombre et de la lumière que les plus belles scènes de vie se révèlent.

Brigitte Lacasse

Brigitte Lacasse touche à tout, mais elle suit un sillon de création on ne peut plus cohérent et pertinent. Artiste multidisciplinaire, cinéaste, médiatrice culturelle, compositrice et citoyenne engagée, elle entremêle ses expertises pour former un riche tissu de création. Son essai-documentaire poétique Chroniques hospitalières examine sa longue expérience de la maladie en se penchant sur les soins qu’elle a reçus et ceux qu’elle a prodigués. Brigitte n’hésite pas à imbriquer plusieurs de ses dessins et animations à cette courtepointe cinématographique. Fière Rimouskoise, elle s’implique aussi avec ardeur au sein de sa communauté et collabore entre autres au démarrage d’organisations communautaires culturelles locales comme Paraloeil, Tour de Bras et la Coop Paradis. Son approche hybride au carrefour de la scénarisation et de l’improvisation, de la revendication et de l’autodérision, fait la lumière sur des enjeux sociaux cruciaux par le biais d’une approche indéniablement intime. Parce que oui, le personnel est politique, et vice versa.

Paule Baillargeon

Depuis plus de 40 ans, la prolifique Paule Baillargeon s’illustre en tant qu’actrice et cinéaste, mais aussi comme artiste visuelle et autrice accomplie. Récipiendaire du prestigieux prix Albert Tessier, d’un Jutra Hommage et d’un doctorat honorifique de l’UQAM, Paule a marqué au fer rouge le cinéma et les arts québécois. En 1969, elle fonde Le Grand Cirque Ordinaire, une troupe de théâtre très engagée politiquement qui changera la donne en explorant à plein régime la création collective. Plongeant ensuite dans une carrière cinématographique, elle donne vie à des films frondeurs et féministes au parfum de révolte, dont La cuisine rouge, Le sexe des étoiles et Trente tableaux. Envers et contre tout, Paule continue de peindre et de dessiner au quotidien. Paule l’acharnée accepte de se confronter à l’inaccessible, à l’inconfortable pour mettre son univers en images. Une grande dame du cinéma d’ici qui a ouvert le chemin à tout un monde de talents.

L'île aux Basques

Guillaume Lévesque * Jean-François Caissy

24 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Guillaume Monette

Le 24 mai 2023

Guillaume Lévesque invite Jean-François Cassy à braver le mal de mer et à prendre le bateau jusqu’à l’Île aux Basques pour jaser d’attachement au territoire, de la force du silence, des plans qui respirent et de la liberté du documentaire. Bercés par le son hypnotisant de la fine pluie, les cinéastes et artisans comparent leurs approches respectives pour brosser le portrait de ce qui continue de les faire vibrer et de ce qui les unit au-delà des différences. Vivant chacun de leur côté le tourbillon des bouffées d’inspiration inexorablement suivi des creux de vague et, enfin, des seconds souffles, ils se découvrent en pleine nature tout un monde d’affinités. La graine d’un projet de migration vers le Bas-Saint-Laurent semble même avoir été plantée…

Merci à La Société Provancher et son capitaine, Mikael Rioux pour l’accueil incroyable.

Guillaume Lévesque

Fier fils de bucherons et de la vallée de la Matapédia, Guillaume Lévesque est fasciné par les liens qu’entretiennent les gens avec leur territoire. Après s’être exilé quelques années pour des études en audiovisuel à Québec et à Montréal, et après un tour du monde de deux ans, il revient dans son coin de pays pour de bon. Preneur de son, monteur et musicien de talent, Guillaume met rapidement le cap sur une carrière de documentariste afin d’assouvir sa soif de nouveaux défis et de créativité. Il élabore et participe à plusieurs projets, incluant Le silence de Lawrence, le portrait touchant d’un musicien local. L’attachement viscéral de Guillaume à la nature du Bas-Saint-Laurent et sa capacité à mettre le doigt sur les grands enjeux sociaux des régions font de lui un cinéaste et un artisan du son d’exception. Une tonalité qui vient enrichir la symphonie culturelle du territoire.

Jean-François Caissy

Jean-François Caissy vit à Montréal depuis longtemps, mais sa Gaspésie natale continue d’être le point focal de sa créativité et la trame de fond de ses documentaires. Reconnu pour sa capacité à jouer avec délicatesse avec les codes du cadrage, il arrive à magnifier les moments de vérité qu’il capture auprès de ces sujets. Ses films ont joui d’une joyeuse reconnaissance ici et ailleurs. Son deuxième opus, La belle visite, a d’ailleurs été présenté au Festival du film de Berlin et a aussi décroché le prix du Meilleur documentaire du Festival international du cinéma francophone en Acadie. En plus de sa carrière de cinéaste, Jean-François est aussi un artiste visuel, un photographe et artisan du son accompli. Ses œuvres ont été exposées dans plusieurs galeries et son travail de preneur de son l’a mené à collaborer sur certains des films de Denis Côté. Apposant son œil sensible de photographe aguerri sur le monde qui l’a vu grandir, il propose par le biais de plans créatifs et soignés des œuvres uniques qui nous collent à l’esprit.

Saint-Arsène

Arnaud Beaudoux * Denys Desjardins

22 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Guillaume Lévesque

Montage

Guillaume Monette

Le 4 juillet 2023

Entre terre et mer, Arnaud Beaudoux invite Denys Desjardins à bord de son carrosse pour jaser de 7e art. En zigzaguant sur le territoire du Bas-Saint-Laurent — des jardins de la distillerie de Saint-Arsène jusqu’au traversier de Rivière-du-Loup en passant par Cacouna — les deux amoureux de cinéma se livrent des compliments bien sentis, quelques aveux et plusieurs conseils pour déjouer l’angoisse des jachères créatives et des refus. Avec le fleuve et le souvenir des êtres chers en toile de fond, ils échangent sur les cycles de création, le deuil, l’autoproduction comme outil de libération, la quête éternelle du cinéaste et la responsabilité du documentariste face à ses sujets. Une rencontre toute en sensibilité entre un talent bourgeonnant et un grand monsieur du cinéma d’ici.

Arnaud Beaudoux

Louperivois d’adoption, Arnaud Beaudoux part de sa France natale en 2019 pour repousser les limites de ses ambitions créatrices et cinématographiques. Déjà artisan du son à son arrivée, il peaufine son talent en suivant la formation en Techniques de réalisation de documentaires du Cégep de Rivière-du-Loup et en participant à une myriade de productions audiovisuelles locales. Arnaud ne chôme pas. En quelques années seulement, il arrive à se bâtir une pratique solide et sa carrière fait des vagues. En 2022, son court métrage Agonie fait tourner les têtes et remporte des trophées au Festival VUES de Rivière-du-Loup en plus de récolter le prix du meilleur court métrage au VIFF de Vancouver. Cette immersion contemplative propose une aventure nerveuse et angoissée en haute mer, une plongée offrant une exploration visuelle et sonore qui entremêle la détresse du cinéaste et le destin de la mission croquée sur le vif. Mettant en sons et en images un Bas-Saint-Laurent nouveau et audacieux, l’expat a assurément laissé place à un vrai de vrai cinéaste de la place.

Denys Desjardins

Cinéphile d’une infatigable curiosité, artiste indépendant, cinéaste militant — Denys Desjardins est un pilier du cinéma d’ici. Après des études en littérature et un poste de préposé aux bénéficiaires qui lui donnera pour toujours envie de changer les choses un film à la fois, Denys saute à pieds joints dans le septième art. Il fonde en 1990 Les Films du Centaure, sa compagnie de production, et réalise et produit par la suite une vingtaine de films et de nombreux projets Web précurseurs. Denys se démarque aussi à l’Office national du film où il a grandement contribué à la préservation et à la transmission de notre mémoire cinématographique collective. Mariant la création à l’action, il s’implique également avec fougue pour la défense des institutions artistiques. On lui doit plusieurs œuvres marquantes dont La dame aux poupées, Pierre et le sou, Au pays des colons et plus récemment, le très remarqué J’ai placé ma mère. Pas de doutes, cette figure multiple, presque inclassable, de notre grand écran a le feu sacré et la mémoire vive.

Saint-Valérien

Thomy Laporte * Renaud Després-Larose

24 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Guillaume Monette

Le 16 septembre 2023

Avec la flamme d’une curiosité éclectique bien allumée, Thomy Laporte et Renaud Després-Larose font l’école buissonnière du cinéma le temps d’une balade dans les bois de Saint-Valérien. Guidés par les spectres de Tarkovsky, de Groulx et de Falardeau (et un peu aussi par le flair d’une compagnonne à quatre pattes), ils entrent ensemble dans la zone. Coupés des distractions modernes, ils réfléchissent aux moyens qu’ils ont trouvés pour résister au rythme effréné et pour continuer, malgré tout, à filmer. Cherchant l’écho des autres, ils s’affairent à créer un cinéma inclusif et collectif qui pave le chemin de l’engagement pour toute sorte de monde. Leurs influences se rejoignent, les références communes se multiplient — le duo a le champ libre d’explorer et d’entrevoir la possibilité d’une autre voie de passage.

Thomy Laporte

Thomy Laporte est un scénariste, réalisateur, caméraman et monteur originaire d’Amqui dans la Matapédia. Doué d’un regard unique, il prête son talent à de nombreux projets variés, dont des topos télé pour La Fabrique culturelle de la chaîne Télé-Québec. Thomy s’adonne aussi à une pratique toute personnelle et indépendante, une pratique qui défend la diversité des regards et des formes par l’entremise d’une rigueur à la fois juste et sensible. À travers sa lentille, on arrive presque le temps d’un instant à percer les secrets de la nature humaine. Touchant à la fiction, au documentaire, à l’essai-documentaire et à la création expérimentale par voie d’hybridation technique, il a entre autres tourné Wo Wo Wo ou l’indomptable langage, Héritage et Marie d’Amérique. Thomy explore l’isolement, la culpabilité et l’esprit de communauté pour illustrer avec netteté sa vision du terroir humain bas-laurentien.

Renaud Després-Larose

C’est d’abord en philosophie que Renaud Després-Larose a étudié, mais le cinéma l’a happé et ne l’a plus jamais laissé tranquille. Il abandonne ses études et se consacre pleinement au septième art en tant que caméraman, directeur photo, monteur et fondateur de la compagnie cdm Productions. Grâce à son esprit d’analyse aiguisé et sa passion dévorante, il rejoint en 2015 les rangs du comité éditorial de Hors-Champ, une réputée revue de cinéma Web considérée comme étant la première en son genre. En 2011, il réalise et produit son envoûtant premier long métrage de fiction Comme des mouches, un film initiatique contemplatif qui a été présenté au RIDM. Puis, en 2022 il renchérit avec Le rêve et la radio, une ode à la révolution ponctuée de poésie et d’expérimentation. Cette deuxième œuvre a été remarquée au Québec et à l’étranger, entre autres au festival IFFR de Rotterdam. Féru de cinéma, Renaud passe avec aisance de la plume à la caméra pour mettre de l’huile sur le feu d’un cinéma aussi poétique qu’engagé.

Rimouski

Stéphanie L Bérubé * Paul Tom

22 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Arnaud Beaudoux

Montage

Guillaume Monette

Le 18 septembre 2023

Stéphanie Lessard-Bérubé accueille Paul Tom chez elle pour un petit tour guidé de sa bouillonnante maison d’artistes. Le duo choisit ensuite d’un commun accord de longer le sentier du Littoral de Rimouski, thé à la main, pour creuser ce qui les unit. Au carrefour du documentaire, de la fiction, du cinéma d’intervention, de la médiation culturelle et de l’enseignement, leur pratique est variée, mais indéniablement tournée vers l’Autre. Ayant tous deux fait le choix de contourner les lois classiques de la production et de la diffusion cinématographique, ils mettent de l’avant un cinéma démocratique et inspiré qui s’ancre au réel pour mieux déployer les talents et les idées. Leurs œuvres sont un véritable terreau de partage, d’expression et, oui, de changement. Une rencontre qui nous plonge dans l’action et qui nous rappelle que c’est en amplifiant les voix de tout le monde que l’on trouve ensemble les plus belles destinations.

Stéphanie L. Bérubé

Stéphanie Lessard-Bérubé n’a que faire des frontières. Ni celles qui délimitent les nations ni celles qui tracent les contours de ses passions. Son monde créatif vaste et diversifié se déploie plutôt sous le signe de la pluralité et de l’interconnexion. Artiste documentaire carburant au cinéma, à la musique et à l’intervention sociale, elle rallie ses formations en arts, en animation et en anthropologie pour former des œuvres poétiques et humanistes à saveur ethnographique. Après avoir passé beaucoup de temps au Burkina Faso pour étudier la musique tradimoderne, Stéphanie tisse une toile de similarités avec les mouvements culturels d’ici. Un retour aux sources qui lui donne envie d’explorer le patrimoine vivant québécois et qui donne entre autres naissance au documentaire Face de jam, un point de vue onirique sur une session de musique traditionnelle bien d’ici. Toujours allumée par la création artisanale et la transmission des savoirs, Stéphanie développe sa voix documentaire tout en offrant des expériences de médiation culturelle.

Paul Tom

Paul Tom puise dans l’intime pour raconter des histoires qui vont droit au cœur de notre humanité. Cinéaste de films d’animation et documentaires, monteur, auteur de livre jeunesse et formateur dans le cadre de projets de médiation culturelle, Paul donne la parole aux gens que l’on oublie trop souvent. Ces projets empreints de finesse créent des espaces de dialogue qui forment des ponts solides jusqu’à l’Autre. Lui-même fils de réfugiés cambodgiens, il explore les réalités des diverses communautés immigrantes avec ses films Seuls et Bagages — des projets qui en plus d’avoir joui d’une belle visibilité télévisuelle ont aussi été primés dans de nombreux festivals. Avec son travail cinématographique engagé, Paul élargit le spectre des possibles pour tout un pan de notre société et nous pousse à tendre la main.

Matane

Robert Mercier * François Péloquin

22 min

Réalisation

Guillaume Monette

Prise de son

Guillaume Monette

Montage

Guillaume Monette

Le 16 octobre 2023

C’est dans l’atelier attenant à sa belle maison canadienne de Matane que Robert Mercier invite François Péloquin pour une jasette. L’endroit parfait pour apprendre à se connaître, considérant que la région a inspiré la vie et le travail des deux cinéastes. C’est donc entre deux gorgées de bière de dépanneur que les deux artistes s’envoient des fleurs et se livrent à propos des défis et de la magie qui ponctuent leur travail. Ensemble, ils décortiquent avec délicatesse leur pratique et explorent entre autres, la direction d’acteurs, le montage comme gage de liberté, les pôles de l’objectivité et la quête de vérité comme passeport pour accéder à l’humain. Une rencontre baignée d’admiration, de curiosité et d’une toute petite pointe de jalousie bien placée, qui apaise presque autant qu’une belle vue sur le fleuve.

Robert Mercier

Après avoir laissé sa marque dans l’industrie principalement comme monteur, Robert Mercier a décidé d’élargir sa portée et de mener sa propre barque. C’est en fondant Méro Films, sa boîte de production, qu’il se donne les moyens de ses ambitions et qu’il ouvre pleinement la porte à la réalisation et à la scénarisation de toutes sortes de contenus. Avec plus de 20 ans de métier et une contribution à près de 500 (!) projets documentaires, on peut dire que Robert a fait ses classes audiovisuelles. Son penchant pour les enjeux sociaux, l’histoire, la science et l’exploration sous toutes ses facettes le motive à se poser comme vulgarisateur scientifique et politique. Bien enraciné à sa Matanie natale, il met souvent en vedette la région qui l’a formé. Son court métrage documentaire L’écho des Chic-Chocs réalisé pour la Société pour la nature et les parcs visait justement à convaincre la population d’appuyer un projet de réserve faunique à Matane. Robert s’intéresse profondément aux gens et aux espaces clés de son territoire, et il travaille sans relâche à faire briller leurs histoires. Sa mission? Partager des récits touchants et captivants. Tout simplement.

François Péloquin

Réalisateur et scénariste chevronné, François Péloquin a une foule de projets fastes et inspirés derrière la cravate. Fraîchement diplômé d’un parcours en sciences politiques, il participe en 1997 La Course destination monde et donne par le fait même le coup d’envoi à une carrière touffue sous le signe de l’attention aux détails et d’une inassouvissable quête de vérité. Son premier long métrage Le Bruit des arbres a fait couler beaucoup d’encre et s’est démarqué dans pas moins d’une trentaine de festivals internationaux. Son talent unique a aussi contribué au succès d’une myriade de courts métrages, de films publicitaires, de clips et de séries documentaires (Télé-Québec, Urbania, TV5, RDI, etc.) On attend maintenant avec impatience de pouvoir découvrir son nouveau long métrage, La fuite des glaces, un drame social et familial qui devrait prendre l’affiche en 2024.

L’équipe

Arnaud Beaudoux - Prise de son et mixage

Tout jeune et un CV bien garni, Arnaud s'est ancré dans le Bas-du-Fleuve et ne compte pas le quitter de sitôt. Son talent en région est bienvenu tout autant que son enthousiasme. Arnaud oeuvre aussi comme réalisateur documentaire où il n'y a aucun doute il excelle.

Guillaume Monette - Réalisation

Quitter la ville puis prendre racine dans le Bas-du-Fleuve pour y explorer une nouvelle facette de son talent. C'est l'air du fleuve qui a permis à Guillaume de s'exprimer comme réalisateur de balado. C'est plus d'une demi-douzaine de projets balados qu'il a désormais à son actif.

Stéphanie Morin - Production déléguée

La Superette, c'est elle! Elle se veut un dépanneur créatif et stratégique pour ceux et celles avec qui elle travaille. Native du Bas-du-Fleuve, elle l'a quitté pour mieux le retrouver il y a maintenant 10 ans. Elle dévore des balados depuis qu'ils existent et c'est avec Guillaume qu'elle a finalement réalisé son rêve d'en imaginer et de leur donner vie.